AGOA : Washington pousse pour une réforme face aux nouveaux enjeux commerciaux

L’avenir de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) est incertain. À quatre mois de son expiration, l’accord qui permet aux produits africains d’accéder sans droits de douane au marché américain suscite débats et inquiétudes. Mardi, Troy Fitrell, haut responsable du département d’État américain, a plaidé pour une modernisation de ce dispositif vieux de 25 ans, jugé inadapté à la réalité économique actuelle.

S’exprimant lors d’une conférence de presse en ligne, le diplomate a souligné que le renouvellement de l’AGOA relève du Congrès, mais que son contenu doit évoluer. « Si l’AGOA devait être renouvelée, je m’attends à ce qu’elle reflète le monde moderne plutôt que celui d’il y a 25 ans », a-t-il déclaré. Pour lui, l’accord doit s’orienter vers plus de réciprocité et intégrer les dynamiques nouvelles comme la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

La position américaine actuelle, sous l’impulsion de l’administration Trump, complique l’équation. Depuis janvier 2025, un virage protectionniste a été pris avec l’imposition de tarifs allant jusqu’à 50 % sur certaines importations africaines. L’Afrique du Sud et le Lesotho en subissent déjà les conséquences. Malgré des propositions bipartites visant à prolonger l’AGOA jusqu’en 2041, la Maison-Blanche n’a pas apporté son soutien.

Le diplomate américain a toutefois salué l’engagement de plusieurs États africains qui ont, selon lui, formulé des positions claires pour bâtir une relation plus équitable. Il a exhorté les chancelleries africaines à être plus proactives : « Lorsque le corps diplomatique africain ici à Washington m’a posé la même question : “Qu’avez-vous fait pour contribuer au renouvellement de l’AGOA ?”, j’ai inversé la question : “Qu’avez-vous fait pour y contribuer ?” »

L’impasse actuelle menace directement des économies africaines dépendantes des exportations vers les États-Unis, notamment Maurice, Madagascar ou encore le Botswana. Si aucun consensus n’est trouvé avant septembre, l’AGOA pourrait tout simplement disparaître, laissant place à des accords bilatéraux strictement négociés au cas par cas.

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