Le marché des voitures électriques et hybrides rechargeables s’étend bien au-delà de la Chine. Selon le rapport annuel de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), publié mercredi 14 mai, plusieurs économies émergentes accélèrent leur transition vers l’électrique, notamment le Brésil, le Vietnam et l’Indonésie. En 2024, plus de 17 millions de véhicules électriques ont été vendus dans le monde, représentant pour la première fois plus de 20 % du marché automobile mondial. Sur les trois premiers mois de 2025, les ventes ont progressé de 35 % par rapport au premier trimestre 2024.
« Les voitures électriques sont désormais au cœur de l’industrie automobile mondiale », a affirmé Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE. Il reconnaît toutefois que la dynamique reste exposée à des incertitudes économiques et géopolitiques, comme le ralentissement économique mondial, la mise en place de surtaxes douanières américaines ou une baisse prolongée des prix du pétrole. Malgré tout, l’impact positif sur la consommation mondiale de pétrole est déjà tangible, tout comme les effets en matière de réduction des émissions de CO₂. Selon l’AIE, une voiture sur quatre vendue cette année sera électrique, et ce ratio pourrait grimper à deux sur cinq d’ici 2030, à mesure que les prix baissent.
La Chine reste le leader incontesté avec près de deux tiers des ventes mondiales en 2024. Les véhicules électriques et hybrides y représentaient près de 50 % du marché, grâce à une offre compétitive. Cette proportion pourrait atteindre 80 % d’ici 2030. L’Europe affiche des ambitions élevées avec 60 % de parts de marché visées en 2030, malgré une stagnation actuelle liée à la baisse des aides publiques et au manque de modèles abordables. Aux États-Unis, la part de marché plafonne à 10 %, et les perspectives à long terme ont été revues à la baisse avec le retour de Donald Trump, désormais limitées à 20 % en 2030.
Les économies émergentes se démarquent par une forte croissance : +60 % en un an. En Thaïlande, 13 % des voitures vendues étaient électriques en 2024, contre 17 % au Vietnam. Au Brésil, la part a doublé pour atteindre 6 %, malgré la domination historique de l’éthanol.
La transition électrique s’accélère donc au niveau mondial, portée désormais par une dynamique multipolaire.