Le constructeur japonais Nissan a enregistré une perte nette de 4,1 milliards d’euros pour l’exercice 2024-2025, conséquence directe d’une restructuration d’ampleur visant à assurer sa survie. Plombée par des ventes en berne et un endettement critique, l’entreprise prévoit la fermeture de sept usines et la suppression de 20.000 emplois dans le monde, soit 15 % de ses effectifs.
« Nous ne ferions pas cela si ce n’était nécessaire pour survivre », a justifié le nouveau PDG Ivan Espinosa, qui remplace Makoto Uchida après l’échec des négociations de fusion avec Honda. Le redressement passe aussi par la consolidation du nombre d’usines, qui sera ramené de 17 à 10 d’ici 2027, et par une réduction drastique des dépenses d’investissement.
Nissan, détenu à 35 % par Renault, reste englué dans une spirale négative. Sa rentabilité est jugée « faible » par Moody’s, qui a rétrogradé sa note en catégorie spéculative. Sur les trois premiers mois de 2025, ses ventes mondiales ont chuté de 5,5 %, notamment en Chine (-27,5 %), au Japon (-9,8 %) et en Europe (-3,4 %).
Autre coup dur : les nouvelles surtaxes américaines de 25 % sur les véhicules importés risquent de frapper durement le groupe, qui réalise 30 % de ses ventes aux États-Unis. Nissan n’a d’ailleurs publié aucune prévision de bénéfice pour 2025-2026, évoquant l’ »incertitude » liée aux politiques commerciales de Washington.
Pour gagner en efficacité, le constructeur prévoit de réduire de 70 % la complexité des pièces détachées et de raccourcir le développement d’un nouveau modèle à 37 mois. Malgré un retrait de projets industriels coûteux au Japon, Nissan continue de miser sur le marché chinois, où il promet d’investir 1,4 milliard de dollars d’ici fin 2026.
Enfin, l’instabilité actuelle pourrait accélérer les tractations en coulisses : le géant taïwanais Foxconn a d’ores et déjà manifesté son intérêt pour racheter la part de Renault dans Nissan.