Sénégal : un pacte stratégique scellé entre l’État et les banques pour relancer l’agriculture et l’élevage

Afin de réduire sa lourde dépendance alimentaire évaluée à plus de 1 070 milliards f CFA par an, le Sénégal amorce un virage stratégique. Un accord inédit entre l’État et le secteur bancaire a été lancé pour dynamiser l’agriculture et l’élevage et tendre vers une véritable souveraineté alimentaire.

Portée par le président de la République et le Premier ministre, cette initiative a franchi une étape importante avec la rencontre, ce lundi, entre le ministre de l’Agriculture, Dr Mabouba Diagne, et les représentants des 29 banques et 4 institutions financières membres de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Sénégal (APBEFS).

Le projet vise à réduire les importations massives de produits de base : 1,4 million de tonnes de riz, 860 000 tonnes de blé, des volumes considérables d’huile, de sucre, de fruits, de légumes et de produits laitiers, ces derniers représentant à eux seuls plus de 100 millions d’euros annuels, selon les chiffres publiés par le ministère.

« Produire ce que nous consommons, consommer ce que nous produisons », a martelé le ministre, en exposant un plan structuré autour de trois piliers : l’insertion de 90 000 jeunes et femmes dans les chaînes agricoles et pastorales, la création de 525 fermes agroécologiques de 200 hectares chacune soit une dans chaque commune rurale, et un appui financier ciblé pour les filières clés comme le riz, le lait, la tomate, la banane, et les élevages bovin, ovin, porcin et avicole.

L’ensemble du programme est doté d’un budget de 1 470 milliards FCFA sur cinq ans, ce qui correspond à environ 14 millions FCFA par hectare. Pour assurer la réussite de ce vaste chantier, le ministre a exhorté les banques à adopter des mécanismes de financement innovants, souples et adaptés aux besoins spécifiques de chaque filière.

De son côté, la présidente de l’APBEFS, Khady Boye Hanne, a salué l’ambition du projet, tout en insistant sur la nécessité d’une meilleure structuration des filières, d’un encadrement rigoureux des risques et de contrats clairs et transparents.

Ce pacte public-privé pourrait bien poser les fondations d’un modèle agricole plus autonome, inclusif et résilient pour le Sénégal.

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