Economie : Renault accélère sur l’électrique mais freine sur les coûts face aux incertitudes douanières

Renault a débuté l’année 2025 avec une dynamique soutenue sur le marché de l’électrique et de l’hybride. Au premier trimestre, ses ventes dans ces segments ont nettement progressé, portées par le succès de la nouvelle R5 électrique, déjà classée parmi les cinq modèles les plus vendus en Europe.

Malgré cette performance commerciale, le groupe automobile français adopte une posture de vigilance face aux tensions commerciales mondiales. Bien qu’il ne soit pas directement touché par les récentes surtaxes de 25 % imposées par les États-Unis sur les véhicules et pièces importés, Renault anticipe des effets indirects sur la confiance des consommateurs et la demande globale. C’est dans ce contexte qu’il annonce un plan de réduction de coûts supplémentaire, sans toutefois préciser les montants ni les projets affectés. Duncan Minto, directeur financier, a néanmoins évoqué un éventuel report du lancement d’un modèle Alpine sur le marché américain.

Le chiffre d’affaires du groupe s’est établi à 11,7 milliards d’euros sur les trois premiers mois de l’année, un niveau quasi stable par rapport à 2024 (-0,3 %). Renault maintient néanmoins ses objectifs pour 2025, notamment une marge opérationnelle supérieure à 7 %.

Du côté des ventes, la part des véhicules hybrides vendus par Renault en Europe a bondi à 31 % au premier trimestre, contre 20 % un an plus tôt. Les modèles 100 % électriques ont eux aussi connu une forte croissance, atteignant 13 % des ventes contre 8 % à la même période en 2024. La R5, la Scenic E-Tech ainsi que la Dacia Spring y ont largement contribué.

La Sandero, modèle phare de la marque Dacia, conserve son rang de véhicule le plus vendu en Europe, confirmant l’ancrage du groupe sur le segment des voitures abordables. À l’échelle mondiale, Renault a écoulé 564.980 véhicules entre janvier et mars 2025, en hausse par rapport aux 549.204 unités vendues sur la même période l’an passé.

Face à un marché mondial de l’automobile soumis à des pressions multiples – réglementaires, économiques et géopolitiques –, Renault mise sur sa flexibilité stratégique. Plutôt que d’augmenter ses prix pour compenser les droits de douane, le groupe assure vouloir répercuter ses économies sur ses clients, en ajustant les tarifs ou les prestations des véhicules. Un choix qui témoigne de sa volonté de rester compétitif, sans compromettre l’accessibilité de ses modèles.

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