Ce mercredi douze février, le Port autonome de Cotonou (PAC) marquera une étape clé avec la signature d’un accord de financement stratégique avec la Banque africaine de développement (BAD). Cet accord, d’un montant de 96,6 millions d’euros, a pour objectif de soutenir l’exécution du Plan Directeur Portuaire (PDP) 2021-2026, un programme ambitieux pour la modernisation des infrastructures portuaires et l’amélioration de la compétitivité du principal port du Bénin.
Un projet ambitieux pour redynamiser les infrastructures portuaires
En effet, selon le site d’informations Nasuba Infos, le PDP, dont le budget global est estimé à 461,6 millions d’euros (302,8 milliards FCFA), comprend des projets importants, tels que la construction d’un nouveau terminal (T5) et l’aménagement d’un accès centralisé avec un parking pour poids lourds à Zongo. Ce programme vise à augmenter la capacité du port à 20 millions de tonnes et à optimiser les délais de traitement des navires et des camions tout en améliorant la gestion des opérations grâce à des outils numériques.
Grâce à ce financement, la BAD réaffirme son engagement en faveur de la modernisation des infrastructures portuaires à travers l’Afrique, tout en accompagnant le PAC dans son ambition de développement durable et d’intégration régionale. Une partie de ce financement provient du Fonds climatique Canada-BAD (CACF), dédié à des initiatives environnementales et sociales. L’accord inclut également un don de 425 000 dollars pour promouvoir l’égalité des genres et renforcer les compétences locales.
Le Port de Cotonou, acteur majeur de l’intégration régionale
Dans un contexte de forte concurrence entre les ports ouest-africains, le PAC se distingue par son rôle clé dans le transit régional, notamment pour les pays enclavés comme le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Contrairement aux ports de Lomé et de Lekki, qui se concentrent sur le transbordement, le Port de Cotonou répartit ses activités entre l’import-export du Bénin (49 %) et le transit régional (49 %), desservant ainsi un marché de près de 100 millions de consommateurs.
Les perspectives sont prometteuses, car en 2022, le PAC a traité près de 12 millions de tonnes de marchandises. Si la tendance se maintient, il pourrait atteindre 23 millions de tonnes d’ici 2038, soutenu par une croissance économique continue dans la région et une demande croissante de services portuaires efficaces.
Un financement structuré pour un projet de grande envergure
L’accord signé avec la BAD repose sur un prêt structuré sur le long terme, basé sur la solidité historique du port et les flux de trésorerie générés pendant la phase de construction. Le financement global de 96,6 millions d’euros se divise de la manière suivante :
- 80 millions d’euros sous forme de prêt à 15 ans, avec un différé d’amortissement de 5 ans, via la BAD ;
- 16,6 millions d’euros provenant du Fonds climatique Canada-BAD pour financer des projets à vocation écologique et sociale.
Un avenir prometteur pour le Port de Cotonou
La signature de cet accord marque un tournant majeur pour le PAC. En plus de moderniser ses infrastructures, le port bénéficie également du soutien du Port d’Anvers-Bruges International (PAI), qui collabore à sa gestion depuis 2018. PAI apporte son expertise dans les domaines de la gestion portuaire, de la logistique et de la formation.
Cet événement confirme l’ambition du Port de Cotonou de devenir un hub logistique stratégique en Afrique de l’Ouest, au service de l’intégration régionale et du développement économique du Bénin. Ce mercredi, la signature de cet accord ouvrira la voie à un avenir prospère pour le port et marquera le début d’une nouvelle phase de compétitivité régionale.
