Burkina Faso, Côte d’Ivoire, et Mali : le FAD finance la réhabilitation des routes transfrontalières

Le Fonds africain de développement (FAD) a approuvé, le 29 novembre 2024 à Abidjan, des prêts totalisant 156,66 millions d’euros pour la réhabilitation de routes transfrontalières reliant le Burkina Faso, le Mali et la Côte d’Ivoire, avec l’objectif d’aménager et de bitumer 242 kilomètres de routes.

Ce financement provient du guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et de la Facilité d’appui à la transition, un mécanisme destiné à soutenir les pays confrontés à des situations de fragilité et de conflit. Le projet bénéficie également du cofinancement de la Banque islamique de développement (138 millions d’euros) et de l’Union européenne (25 millions d’euros).

Pour le Burkina Faso, les fonds permettront la réhabilitation et le renforcement de la route Bobo Dioulasso-Banfora-frontière Côte d’Ivoire (155 km) et la construction de la bretelle Banfora-Orodara (42 km). Le projet inclut également la réhabilitation et le dédoublement du pont sur la rivière Léraba, ainsi que la construction de 18 kilomètres de routes urbaines et 50 kilomètres de pistes rurales, visant à stimuler l’économie locale et à protéger les populations des effets du changement climatique.

Le financement pour le Mali, s’élevant à 73,73 millions d’euros, servira principalement à aménager et bitumer la section Bougouni-Garalo (45 km) du tronçon Bougouni-Garalo-Manankoro-frontière Côte d’Ivoire.

Le projet s’étendra sur six ans (2024-2030). Il vise à améliorer les infrastructures routières pour faciliter les échanges commerciaux entre ces pays enclavés et leurs voisins côtiers, en particulier la Côte d’Ivoire. En réhabilitant des corridors comme Abidjan-Bobo Dioulasso-Ouagadougou et Bamako-Man-San Pédro, le projet facilitera l’accès aux ports d’Abidjan et San Pédro, renforçant ainsi le commerce régional.

Cette initiative va également améliorer la logistique nationale et régionale des transports, réduire les barrières non tarifaires et le temps de passage aux frontières, tout en facilitant l’accès aux services sociocommunautaires. Le programme vise à stimuler l’activité économique, créer des emplois et transformer les zones traversées en pôles économiques.

Le projet couvre une vaste zone agro-pastorale où l’agriculture et l’élevage coexistent, touchant une population de 4,51 millions de personnes (6,28 % de la population des trois pays). La région abrite également des unités industrielles et un secteur minier en plein essor, avec des exploitations de lithium et d’or.

Lamin Barrow, directeur général de la Banque pour l’Afrique de l’Ouest, a souligné l’importance de ce projet pour le développement des chaînes de valeur dans le secteur du transport, la valorisation des ressources agricoles et animales, ainsi que pour la lutte contre la pauvreté en renforçant les capacités des jeunes, des femmes et des centres de formation.

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