Le Burundi fait face à une arrivée massive de réfugiés congolais. Plus de 30 000 personnes ont franchi la frontière en seulement trois jours, fuyant l’escalade des affrontements entre l’armée congolaise et le mouvement rebelle M23 dans le Sud-Kivu. L’information a été confirmée par le ministre burundais des Affaires étrangères, Edouard Bizimana.
Selon les autorités, la majorité de ces réfugiés passent par la province de Cibitoke, à la frontière entre l’est de la RDC et le nord-ouest du Burundi. Le ministre a rappelé l’urgence de protéger les civils, à nouveau pris au piège d’une intensification de la violence armée.
Ce nouvel afflux s’ajoute aux plus de 120 000 réfugiés congolais déjà enregistrés au Burundi depuis le début de l’année 2025. Tous fuient les combats opposant le M23 aux Forces armées de la RDC, un conflit relancé en 2022 après plusieurs années d’accalmie.
Créé en 2012 par des militaires dissidents, le M23 avait été défait en 2013 avant de reprendre les armes. Le groupe a depuis pris le contrôle de plusieurs localités stratégiques dans le Nord et le Sud-Kivu, notamment Goma et Bukavu. Les combats se poursuivent aujourd’hui dans plusieurs zones, dont le territoire de Walikale au Nord-Kivu et les hauts plateaux du Sud-Kivu.
Sur le plan diplomatique, plusieurs médiations internationales sont en cours, menées notamment par Doha, Washington et l’Union africaine. Le 4 décembre, un accord de paix et de coopération économique présenté comme « historique » a été signé entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame, au terme d’un processus facilité par les États-Unis. Reste à savoir si cet engagement permettra d’apaiser durablement la situation dans l’est de la RDC.
