Le débat sur la révision de la Constitution béninoise refait surface à l’Assemblée nationale. À l’origine, une proposition de loi introduite par les présidents des groupes parlementaires du Bloc Républicain (BR) et de l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R). Le texte prévoit notamment la création d’un Sénat, avec pour objectif affiché de renforcer le pouvoir législatif et de consolider les acquis démocratiques.
Invité ce mardi 4 novembre 2025 sur Radio Sêdohoun dans le JP, le consultant en communication politique et publique Rachidi Odjo a livré son analyse sur cette initiative. Pour lui, cette révision s’inscrit dans la logique d’une évolution naturelle des institutions. « Dans la marche d’une société vers son destin, il arrive toujours un moment où, sur la base de constats et d’expériences, l’on décide d’ajuster le pacte social », a-t-il expliqué, tout en rappelant que la Constitution est un texte vivant, appelé à évoluer avec le temps.
Rachidi Odjo estime que cette réforme est opportune. Elle permettra, selon lui, de mettre en place une institution chargée de la sauvegarde et du renforcement des acquis du développement, garantissant ainsi la continuité de la vision nationale à long terme, notamment celle du Bénin 2060. « Nous devons nous assurer que les acquis de chaque décennie sont préservés pour éviter le perpétuel recommencement », a-t-il insisté.
Le consultant a également souligné que les conditions politiques actuelles sont favorables à une telle révision. Il met en avant la présence d’un Parlement représentatif de plusieurs sensibilités et la posture du président Patrice Talon, qu’il décrit comme « un dirigeant détaché du pouvoir et respectueux des principes constitutionnels, notamment la limitation des mandats ».
Au-delà du débat institutionnel, Rachidi Odjo voit dans cette réforme un levier de stabilité. Selon lui, elle pourrait apaiser les tensions politiques en période non électorale et offrir au président élu « la sérénité nécessaire pour se concentrer sur l’essentiel : le développement du pays ». Il rappelle que depuis 1990, plusieurs chefs d’État se sont plaints des querelles politiques incessantes qui fragilisent l’action gouvernementale.
Pour R. Odjo, cette réforme vise donc à « consolider la démocratie, renforcer la gouvernance et garantir la stabilité politique ». Elle marque, à ses yeux, un pas décisif vers un Bénin plus fort, plus cohérent et tourné vers le progrès.



