Présidentielle au Cameroun : Issa Tchiroma appelle toujours à la mobilisation pacifique

 

L’opposant camerounais Issa Tchiroma Bakary a rejeté mardi les résultats officiels de la présidentielle, contestant la victoire de Paul Biya et exhortant les citoyens à une mobilisation pacifique contre ce qu’il décrit comme un « détournement de la souveraineté populaire ». Selon le Conseil constitutionnel, Paul Biya, 92 ans et au pouvoir depuis 1982, a été réélu pour un huitième mandat avec 53,66 % des suffrages. Tchiroma Bakary affirme pour sa part être le véritable vainqueur avec 54,8 % des voix, selon les compilations de son équipe. « La vérité des urnes appartient au peuple camerounais », a-t-il lancé dans une déclaration depuis Garoua.

Dénonçant un scrutin « tronqué », il a rendu hommage aux victimes des violences électorales et affirmé que des tirs avaient visé des civils près de sa résidence. « L’assaut est lancé », a-t-il déclaré, appelant ses partisans à « rester debout, unis et déterminés ». Il a aussi interpellé la communauté internationale afin qu’elle « assume ses responsabilités » face à ce qu’il qualifie d’« oppression ».

Le gouvernement, par la voix du ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji, a réagi fermement. Il a condamné les violences survenues dans plusieurs localités, notamment à Bandja, Figuil, Mandjou, Ngong, Dschang et Douala, où des bâtiments publics et des biens privés ont été saccagés ou incendiés. Ces incidents ont fait des blessés et des morts parmi les civils et les forces de sécurité.

« La loi prévaudra et l’ordre sera maintenu par tous les moyens », a assuré le ministre, accusant Issa Tchiroma de proclamation illégale et d’incitation à l’insurrection. Il a précisé que les auteurs des violences, ainsi que les médias qui leur apportent un soutien, seront traduits en justice.

Atanga Nji a tenu à rassurer sur le contrôle de la situation sécuritaire et invité la population à reprendre ses activités dans le calme. « Le gouvernement appelle chaque Camerounais à la responsabilité et au respect de la loi », a-t-il conclu.

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