Sanae Takaichi a été élue Première ministre du Japon par la chambre basse du Parlement, devenant ainsi la première femme à occuper cette fonction dans l’histoire du pays. Héritière politique de Shinzo Abe, cette figure de l’aile droite du Parti libéral-démocrate (PLD) devra composer avec un paysage politique fragmenté, une situation économique fragile et un environnement régional tendu.
À la tête d’un parti affaibli par des scandales et la perte de son partenaire historique, le Komeito, Takaichi a dû conclure une coalition fragile avec le Parti japonais pour l’innovation (Ishin). Cette alliance, qui ne dispose que d’une majorité relative, l’oblige à adopter une posture plus conciliante que celle affichée durant sa campagne, marquée par un discours nationaliste et conservateur.
Sur le plan économique, la Première ministre promet de lutter contre la hausse des prix et de relancer le pouvoir d’achat, dans la lignée des « Abenomics » de son mentor. Elle privilégie une politique monétaire souple et d’importantes dépenses publiques, tout en rassurant les milieux d’affaires sur la stabilité financière du pays. Cependant, ses positions fermes sur l’immigration inquiètent les entreprises confrontées à une pénurie de main-d’œuvre.
Sur la scène internationale, Sanae Takaichi hérite d’un contexte complexe. Ses positions nationalistes et ses visites au sanctuaire de Yasukuni font craindre une détérioration des relations avec la Chine et la Corée du Sud. Elle tente toutefois de tempérer le ton, parlant désormais de la Chine comme d’un « voisin important » et d’une nécessaire coopération régionale.
Entre nécessité de compromis internes et pressions géopolitiques externes, la nouvelle Première ministre devra prouver sa capacité à gouverner un pays en quête de stabilité et de renouveau. « Il y a une montagne de travail que nous devons affronter ensemble », a-t-elle reconnu. Une montagne qui s’annonce déjà escarpée.