Le Fonds monétaire international (FMI) alerte sur la persistance de risques élevés pour la stabilité financière mondiale, en raison de valorisations tendues des actifs, de pressions sur les marchés obligataires souverains et de l’influence croissante des institutions financières non bancaires (IFNB). Ces éléments figurent dans le dernier rapport du FMI sur la « stabilité financière dans le monde », publié en marge des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale à Washington.
Selon l’institution, les prix des actifs à risque restent bien au-dessus des niveaux justifiés par les fondamentaux économiques, augmentant le risque de corrections brutales. Les marchés obligataires souverains subissent la pression liée au creusement des déficits budgétaires, tandis que les tests de résistance révèlent une interdépendance plus forte et des asymétries d’échéances entre banques et IFNB, susceptibles d’amplifier les chocs.
Le FMI souligne également que le marché des changes, devenu le plus important et le plus liquide au monde, bénéficie de la participation accrue des IFNB et de l’utilisation des produits dérivés. Cette évolution améliore la liquidité et diversifie le risque, mais accroît la complexité et l’interdépendance financière, rendant le système plus vulnérable à des périodes de tension.
Une analyse empirique menée par le FMI montre que les pays dotés de bases d’investisseurs nationaux solides ont mieux résisté aux chocs mondiaux au cours des 15 dernières années. Toutefois, l’institution précise qu’un nombre plus élevé d’investisseurs nationaux n’est pas automatiquement bénéfique. Elle recommande notamment de renforcer les marchés obligataires en monnaie locale, d’améliorer les fondamentaux macroéconomiques, de consolider les cadres réglementaires et juridiques, et de développer les infrastructures financières de base pour garantir la résilience des marchés.
Le FMI insiste sur l’importance d’un encadrement solide de la dette souveraine et de systèmes de marchés financiers robustes afin de limiter l’impact potentiel de chocs financiers et de préserver la stabilité économique mondiale.