Le Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) monte au créneau. Son candidat, Issa Tchiroma Bakary, affirme que des irrégularités majeures ont entaché la compilation des résultats de l’élection présidentielle du 12 octobre. Selon lui, un dispositif de falsification aurait été mis en place peu après la fermeture des bureaux de vote pour altérer les procès-verbaux authentiques.
L’ancien ministre soutient que les documents signés à la sortie des urnes ne concordent plus avec ceux présentés par les services d’Elecam à l’échelon départemental. Il évoque ainsi une manipulation des chiffres entre les commissions locales et les structures de supervision. « La divergence entre les procès-verbaux détenus par nos mandataires et ceux diffusés dans l’administration jette un profond doute sur la crédibilité du scrutin », déplore-t-il.
Face à cette situation, le leader du FSNC appelle à la transparence et exige des vérifications immédiates. Il interpelle le ministère de l’Administration territoriale, Elecam, le Conseil constitutionnel et les juridictions compétentes afin de suspendre toute proclamation fondée sur des documents qu’il juge suspects. Issa Tchiroma invite également les magistrats à garantir la protection du vote populaire et avertit que toute annonce issue de données manipulées ne sera pas reconnue par le peuple.
Cette sortie intervient au lendemain de sa déclaration triomphale, dans laquelle il affirmait avoir remporté une « victoire écrasante ». Depuis, les réactions se multiplient. Certains acteurs politiques réclament le respect du verdict des urnes, tandis que d’autres critiquent la hâte du candidat et son attitude vis-à-vis des institutions. Le ministre de l’Administration territoriale a dénoncé une « imposture politique », promettant d’y apporter une réponse appropriée. De son côté, le secrétaire général du RDPC, Jean Nkuété, a appelé à la retenue et à la responsabilité dans un climat politique déjà tendu.
