L’économie sénégalaise confirme sa résilience. D’après le rapport de synthèse de la Revue annuelle conjointe (RAC 2025) publié par le ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération, le pays a enregistré une croissance de 6,1 % en 2024, contre 4,3 % un an plus tôt. Cette progression s’explique principalement par l’entrée en production du pétrole et du gaz, ainsi que par la bonne performance du secteur énergétique.
Le PIB par habitant a progressé de 8,4 % pour atteindre 1 069 904 FCFA, tandis que l’inflation est restée maîtrisée à 0,8 %. Le déficit courant s’est amélioré, représentant 12,5 % du PIB contre 18,9 % en 2023, traduisant une meilleure stabilité macroéconomique.
L’exploitation du champ pétrolier de Sangomar, débutée en juin 2024, a généré environ 595 milliards de FCFA. De son côté, la production de gaz naturel, lancée en décembre dans la zone conjointe avec la Mauritanie, a atteint 4,36 millions de Nm³. Ces deux activités ont permis une explosion du secteur extractif, en hausse de 187,5 % sur un an.
Cependant, la campagne agricole a souffert des aléas climatiques. La production céréalière a chuté à 2,31 millions de tonnes, soit 48 % seulement des besoins nationaux. Le riz couvre à peine 30 % de la demande, et la production d’arachide a reculé à 795 585 tonnes, malgré une hausse de 3 % de l’horticulture.
Dans le domaine énergétique, la puissance installée a atteint 1 903 MW, avec un taux d’accès à l’électricité de 86 %, dont près de 70 % en milieu rural. Les énergies renouvelables représentent désormais 28,8 % du mix national.
Sur le plan social, des progrès notables sont signalés. Le taux d’accouchements assistés s’élève à 97 %, la couverture vaccinale PENTA-3 à 77 %, et le registre national unique (RNU) recense 954 571 ménages vulnérables. L’accès à l’eau potable atteint 98,6 % au niveau national, tandis que l’assainissement s’améliore à 73,6 %.
Côté gouvernance, le déficit budgétaire est passé de 14,8 % à 13,4 %, grâce à une meilleure maîtrise des dépenses publiques et à une hausse des recettes fiscales. Le retrait du Sénégal de la liste grise du GAFI confirme les progrès réalisés en matière de transparence financière.
Malgré ces résultats encourageants, le chômage demeure élevé, à 21,3 %, même si 77 870 nouveaux contrats ont été enregistrés en 2024. Le taux d’activité s’établit à 57,9 %, avec un taux d’occupation de 45,6 %.
La RAC 2025 appelle enfin à consolider ces acquis à travers la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement (SND 2025-2029), pour maintenir le cap vers une économie durable, inclusive et compétitive.
