La France a officiellement suspendu l’accord bilatéral d’exemption de visa avec l’Algérie, visant les détenteurs de passeports diplomatiques et de service. Cette décision, publiée au Journal officiel le 19 août 2025, fait suite à la suspension antérieure de l’Algérie, qui avait cessé d’appliquer l’accord le 11 mai 2025.
Signé le 16 décembre 2013 et promulgué en septembre 2014, cet accord permettait aux responsables algériens et français de bénéficier d’exemptions de visa pour des séjours de courte durée. Conformément au principe de réciprocité, la France a décidé de suspendre l’accord le 16 mai, avec une entrée en vigueur officielle le 7 août 2025, conformément à l’article 8 du texte.
Le même jour, l’Algérie a annoncé la résiliation de l’accord, dénonçant la position française et accusant Paris de « déformer la réalité » et de tenter d’éviter sa responsabilité dans la dégradation des relations bilatérales. Le ministère algérien des Affaires étrangères a critiqué la demande du président Emmanuel Macron de suspension temporaire, affirmant que cette initiative venait uniquement de la France et offrait à l’Algérie l’occasion de mettre fin définitivement à l’accord.
Cette décision fait suite à des mesures prises par l’Algérie à l’encontre de diplomates français, notamment des expulsions et des restrictions de déplacement, auxquelles Macron a répondu par la suspension formelle de l’accord. L’exemption de visa, qui facilitait la mobilité des hauts responsables entre les deux pays, est désormais annulée.
Les relations franco-algériennes se sont tendues ces derniers mois, notamment depuis la reconnaissance par la France en juillet 2024 de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du sud du Sahara. Les analystes estiment que cette suspension constitue un coup stratégique et symbolique pour l’Algérie, accusée d’être un soutien majeur du Front Polisario dans la contestation du Sahara marocain.