Médecins Sans Frontières (MSF) a tiré la sonnette d’alarme samedi sur la situation humanitaire à Gaza, où le nombre de blessés palestiniens a été multiplié par trois depuis fin mai. L’organisation affirme que le système médical, déjà ravagé par des mois de guerre, est désormais au bord de l’effondrement.
Mohammed Abu Mughaisib, coordinateur médical adjoint de MSF dans l’enclave, a dénoncé dans une vidéo la transformation des centres de distribution alimentaire soutenus par Israël et les États-Unis en véritables « zones de mort », au lieu d’être des lieux de protection pour les civils.
« Ce qui reste du secteur de la santé n’est plus qu’une structure fragile, confrontée à un nouvel enfer », a-t-il déclaré, précisant que beaucoup de blessés n’arrivent pas vivants aux hôpitaux.
D’après le ministère de la Santé de Gaza, près de 1 924 personnes ont péri et plus de 14 000 ont été blessées dans ces points d’aide depuis le 27 mai, date du lancement du programme israélien. Les médecins décrivent des cas extrêmes : fractures broyées, amputations, artères sectionnées et infections sévères. La chirurgie d’urgence et les soins intensifs, déjà presque anéantis, ne peuvent plus absorber l’afflux.
MSF appelle à un cessez-le-feu immédiat et à un accès humanitaire sans restriction. « Sans cela, il ne restera rien à sauver : ni hôpitaux, ni patients, ni avenir », avertit Abu Mughaisib.
Depuis octobre 2023, la campagne militaire israélienne a causé la mort de 61 900 Palestiniens et détruit une grande partie de Gaza, poussant la population au bord de la famine.
La communauté internationale suit de près la situation : la Cour pénale internationale a émis en novembre des mandats d’arrêt contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et l’ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Parallèlement, Israël est poursuivi pour génocide devant la Cour internationale de justice.
