Le président Emmanuel Macron a officiellement reconnu que la France avait mené « une guerre » au Cameroun contre des mouvements indépendantistes, avant et après l’indépendance de 1960. Cette déclaration, transmise dans un courrier au président camerounais Paul Biya et rendue publique mardi 12 août, s’appuie sur les conclusions d’un rapport d’historiens remis en janvier.
Ce document, fruit de recherches dans des archives déclassifiées et de témoignages, décrit des violences répressives commises par les autorités coloniales et l’armée française, prolongées après l’indépendance avec l’appui de Paris au nouveau pouvoir. Les historiens estiment que le conflit, concentré dans le sud et l’ouest du pays entre 1956 et 1961, aurait causé des dizaines de milliers de morts.
C’est la première fois qu’un chef d’État français emploie le terme « guerre » pour qualifier ces événements, longtemps effacés de la mémoire officielle française mais encore vifs dans celle des Camerounais. Cette reconnaissance s’inscrit dans la continuité des démarches entreprises par Macron pour revisiter le passé colonial de la France, après des gestes similaires envers l’Algérie et Madagascar.
