Le Maroc figure désormais parmi les 20 juridictions minières les plus attractives au monde, selon l’édition 2024 du classement publié par le Fraser Institute. Le Royaume se hisse à la 18ᵉ place sur 82 pays évalués, enregistrant une progression notable de neuf rangs par rapport à 2023. Ce bond reflète à la fois le potentiel géologique du pays et l’intérêt croissant des investisseurs engagés dans la transition énergétique.
Ce classement de référence, établi par le think tank canadien spécialisé dans le secteur minier, repose sur deux grands critères : le potentiel minéral et la perception des politiques publiques. Le Maroc tire son épingle du jeu grâce à l’abondance de ses ressources stratégiques (phosphates, cobalt, plomb, zinc, cuivre) devenues indispensables pour les filières industrielles durables. Le site de Khouribga, exploité par le groupe OCP, demeure l’un des plus grands gisements de phosphates au monde. Il est désormais alimenté en eau dessalée grâce à un pipeline de 200 km reliant Jorf Lasfar, une initiative inédite à l’échelle du continent africain.
L’autre point fort du Maroc réside dans un environnement réglementaire jugé globalement favorable. Les réformes engagées, notamment en matière de gouvernance minière, rassurent les investisseurs. À l’échelle du continent africain, seul le Botswana, classé 20ᵉ, accompagne le Maroc dans cette zone de performance élevée. Des pays traditionnellement influents comme le Ghana (46ᵉ), la RDC (58ᵉ) ou l’Afrique du Sud (68ᵉ) restent en retrait.
Cependant, plusieurs défis subsistent. Le secteur minier marocain pâtit encore de lourdeurs administratives, de délais trop longs dans l’octroi des permis, et d’un manque d’infrastructures dans certaines zones prometteuses comme Midelt ou Tafilalet. Ces obstacles freinent le développement de nouveaux projets, notamment dans les régions encore enclavées.
Avec cette percée dans le classement international, le Maroc envoie un signal clair à la communauté des investisseurs. Si les États-Unis (Nevada, Alaska) et la Finlande conservent les premières positions grâce à leur combinaison gagnante de richesse géologique et de stabilité réglementaire, l’entrée du Maroc dans le peloton de tête témoigne d’un repositionnement stratégique sur la carte mondiale des ressources.
Pour capitaliser sur cette dynamique, les autorités marocaines devront accélérer les réformes du code minier, moderniser les services administratifs via la numérisation, et investir dans les infrastructures. Le soutien aux PME locales du secteur, ainsi qu’une montée en compétence des ressources humaines, seront également essentiels pour ancrer durablement cette attractivité nouvelle.