Le sénateur républicain Lindsey Graham a annoncé dimanche un changement majeur dans la conduite de la guerre israélienne à Gaza, évoquant une tactique plus radicale à venir dans les prochaines semaines. Interrogé sur NBC News, il a indiqué que le conflit s’apprête à entrer dans une nouvelle phase : « Ce dont nous parlons aujourd’hui, c’est d’un véritable changement de stratégie. »
Cette déclaration intervient peu après les propos de Donald Trump, qui, avant de s’envoler pour l’Écosse vendredi, a affirmé que les dirigeants du Hamas seraient désormais « traqués ». L’ancien président américain a accusé le mouvement palestinien d’avoir rejeté toute solution négociée, estimant qu’« il faut désormais finir le travail ».
Lindsey Graham partage cette vision et affirme qu’il est désormais illusoire de croire à une sortie diplomatique avec le Hamas, qualifié par lui de « nazis religieux ». Selon lui, Israël semble résolu à prendre le contrôle total de Gaza, en s’inspirant des précédents historiques américains à Tokyo et Berlin durant la Seconde Guerre mondiale : une conquête militaire suivie d’une reconstruction complète. « Je pense qu’Israël va mener une offensive totale pour faire tomber Gaza, avec l’espoir de bâtir un avenir meilleur pour les Palestiniens, et peut-être permettre à d’autres acteurs arabes de prendre le relais », a-t-il expliqué.
Pendant ce temps, les efforts diplomatiques piétinent. L’émissaire spécial de Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a annoncé le retour de la délégation américaine à Washington après une réponse jugée insatisfaisante du Hamas dans les discussions sur un cessez-le-feu. Il évoque désormais d’« autres options » pour libérer les otages et stabiliser la région, sans donner de précisions.
Sur le terrain, la situation humanitaire à Gaza ne cesse de se détériorer. Le Programme alimentaire mondial (PAM) estime qu’un quart de la population vit dans des conditions proches de la famine. Des images relayées dans les médias montrent des civils amaigris, parfois à l’agonie, faute de nourriture, d’eau et de soins.
Face à la pression internationale, Israël a annoncé dimanche des pauses localisées des combats afin de permettre l’acheminement de l’aide via des couloirs sécurisés. Une mesure jugée insuffisante par les organisations humanitaires.
Depuis le 7 octobre 2023, la guerre a fait plus de 59 700 morts à Gaza, majoritairement des femmes et des enfants. L’infrastructure civile est en ruine, le système de santé est à genoux, et la population subit de graves pénuries.
En novembre 2024, la Cour pénale internationale a délivré des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Israël est également visé par une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice.
