La Cour pénale internationale a condamné Alfred Yekatom, surnommé “Rambo”, à 15 ans de prison, et Patrice-Édouard Ngaïssona à 12 ans. Les deux anciens chefs de milices anti-balakas centrafricains ont été reconnus coupables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis entre 2013 et 2015 en République centrafricaine.
Le verdict, rendu jeudi à La Haye, sanctionne leur responsabilité dans des actes de persécution, torture, déplacements forcés et autres exactions visant essentiellement des civils musulmans. Ces violences se sont déroulées dans un contexte de conflit intercommunautaire, après la chute du président François Bozizé en mars 2013.
Les milices anti-balakas, à majorité chrétienne et animiste, s’étaient constituées pour contrer la coalition Séléka, composée majoritairement de musulmans et brièvement au pouvoir à Bangui. Mais selon le procureur, ces milices ont rapidement adopté une stratégie visant directement les populations musulmanes, les assimilant à l’ennemi.
Alfred Yekatom avait été transféré à La Haye en novembre 2018, suivi de Patrice-Édouard Ngaïssona en janvier 2019. Le procès s’est ouvert le 16 février 2021. Les peines prononcées tiennent compte du temps déjà passé en détention préventive. Initialement, l’accusation avait requis 22 ans contre Yekatom et 20 ans contre Ngaïssona.
Les deux condamnés peuvent faire appel de la décision.