La République démocratique du Congo a convoqué l’ambassadeur de l’Ouganda, Farid Kaliisa, pour protester contre la réouverture unilatérale de postes-frontières entre les deux pays, situés dans des zones contrôlées par les rebelles du M23. Cette décision, prise par le président ougandais Yoweri Museveni le 10 juillet, concerne notamment les points de Bunagana et Ishasha, dans la province congolaise du Nord-Kivu. Ces zones sont sous le contrôle du M23, groupe armé actif dans l’est du pays depuis 2021.
Lors de l’entretien, la cheffe de la diplomatie congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner, a exprimé la préoccupation de Kinshasa face à cette mesure jugée contraire à la souveraineté nationale. Elle a dénoncé une décision prise sans coordination ni concertation avec les autorités congolaises.
Kinshasa craint que la reprise des échanges commerciaux via ces frontières ne profite au M23, qui pourrait percevoir des taxes sur les marchandises, renforçant ainsi son financement et sa mainmise sur la région.
Le général Evariste Kakule Somo, gouverneur militaire du Nord-Kivu, avait déjà interpellé un représentant ougandais local la semaine dernière, dénonçant une violation des principes de coopération bilatérale.
La tension monte dans un contexte où les rebelles contrôlent toujours plusieurs zones stratégiques, malgré les appels à un retrait et à un dialogue régional.