Municipales au Togo : une participation en berne sur fond de contestation politique

Les élections municipales organisées jeudi 17 juillet 2025 au Togo ont été marquées par une faible mobilisation des électeurs. Sur les 4,6 millions de citoyens inscrits, très peu ont répondu à l’appel, selon les premiers constats relayés par les médias locaux et plusieurs acteurs présents sur le terrain. Ce scrutin devait permettre l’élection de 1 527 conseillers municipaux dans les 117 communes du pays. Environ 500 listes, issues de partis politiques, de coalitions ou portées par des indépendants, étaient en lice. Mais le climat sociopolitique tendu et les appels au boycott lancés par des mouvements citoyens ont visiblement pesé sur la participation.

Depuis plusieurs semaines, le Mouvement du 6 Juin (M66), regroupant artistes et blogueurs, manifeste contre le régime de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005. Le collectif rejette le scrutin et appelle à un changement radical après près de six décennies de gouvernance dynastique. À cela s’ajoute l’opposition du Front « Touche pas à ma Constitution », formé en mars 2024, qui conteste la nouvelle constitution ayant instauré un régime parlementaire depuis mai 2024.

Dans les centres de vote de la capitale Lomé, les chiffres parlent d’eux-mêmes : à peine 64 votants sur 435 inscrits dans un bureau du quartier des Étoiles, ou encore 42 votants pour 405 inscrits à Baguida, selon les données collectées par Anadolu. Gabriel Sassouvi Dosseh-Anyron, opposant candidat dans la préfecture de Vo, a confirmé cette tendance : « L’ambiance est calme mais la mobilisation n’est pas au rendez-vous. Il faudra attendre la fin de la journée pour des chiffres précis. »

Selon un délégué de parti interrogé, cette faible participation rappelle celle des élections municipales de 2019. Il estime par ailleurs que seules les listes du parti au pouvoir UNIR, de l’ANC et de la DMP parviennent à tirer leur épingle du jeu.

Les opérations de dépouillement ont été bouclées dans la soirée, et les procès-verbaux acheminés vers les Commissions électorales locales indépendantes (Celi), en charge de les transmettre à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), seule habilitée à proclamer les résultats officiels dans un délai de 72 heures.

Partage:
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *