La France se dit prête à discuter avec le Niger de possibles réparations liées aux crimes commis pendant la colonisation, tout en refusant d’en assumer la responsabilité directe. C’est ce que rapporte The Guardian, s’appuyant sur un courrier daté du 19 juin et adressé par la représentation française auprès des Nations Unies, en réponse à une plainte portée par quatre communautés nigériennes. Ces dernières représentent les descendants des victimes des exactions commises en 1899 par la tristement célèbre Mission Afrique Centrale, qualifiée de l’une des plus violentes campagnes coloniales en Afrique.
Selon le journal britannique, la France affirme « rester ouverte au dialogue bilatéral avec les autorités nigériennes ainsi qu’à toute collaboration », sans pour autant faire acte de reconnaissance officielle des crimes imputés à son armée coloniale. Aucune réaction officielle des autorités nigériennes n’avait été enregistrée mercredi à 13h GMT.
Cette initiative s’inscrit dans la continuité d’un rapport de l’ONU publié en décembre 2021. Ce document appelait la France à accorder des réparations aux victimes de sa domination coloniale au Niger, soulignant que « le transfert des richesses pendant les colonies et l’oppression raciste ont créé un héritage d’exclusion sociale, économique et culturelle dont les effets se font sentir depuis des générations ».