La Côte d’Ivoire a ouvert, lundi 14 juillet 2025, à Abidjan, sa revue annuelle du secteur éducation-formation. L’événement, présidé par le Premier ministre Robert Beugré Mambé, réunit les acteurs de l’éducation, les partenaires techniques et financiers, ainsi que les ministères concernés. Cette rencontre constitue une plateforme d’évaluation globale du système éducatif. Elle permet de dresser le bilan des actions menées dans les sous-secteurs de l’éducation, de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur, dans le cadre du Plan sectoriel éducation-formation (PSE 2016-2025).
Le chef du gouvernement a salué la dynamique de concertation intersectorielle, qu’il juge essentielle pour garantir une gestion cohérente et efficace du système éducatif ivoirien. Il a insisté sur l’importance d’une approche intégrée, impliquant les différents ministères concernés et l’ensemble des partenaires. Le thème retenu pour cette édition, « Financement des établissements scolaires et de formation », met en lumière les enjeux budgétaires auxquels sont confrontées les structures publiques d’éducation. Selon Robert Mambé, cette problématique appelle à des solutions novatrices, telles que l’optimisation des ressources, les partenariats public-privé, la diversification des financements et la digitalisation de la gestion.
Le Premier ministre a également évoqué la nécessité de mettre en place un dispositif rigoureux de suivi des performances, afin d’évaluer les résultats à court, moyen et long terme dans un secteur considéré comme stratégique pour le développement du capital humain. La ministre de l’Éducation nationale, Mariatou Koné, a reconnu les avancées enregistrées mais a souligné que d’importants défis demeurent, notamment en matière d’infrastructures et d’équipements.
De son côté, le représentant résident de l’Unicef en Côte d’Ivoire, Jean François Basse, a salué les efforts du gouvernement pour élargir l’accès à l’éducation de base et développer l’enseignement technique et la formation professionnelle. Il a toutefois déploré les inégalités persistantes, particulièrement pour les filles issues des zones rurales.
En 2024, le taux d’achèvement du primaire a atteint 85 %, tandis que celui du premier cycle du secondaire s’élève à 81 %. Ces chiffres, bien que positifs, dissimulent des disparités, notamment dans les régions les plus défavorisées. Jean François Basse a également appelé à renforcer l’implication du secteur privé dans la définition des formations et le suivi des diplômés, notamment dans l’enseignement technique, qui ne regroupe actuellement que 7 % des effectifs. Pour l’enseignement supérieur, il plaide pour une meilleure adaptation des cursus aux réalités du marché de l’emploi et aux ambitions économiques du pays.
Enfin, Mamadou Binaté, coordonnateur de la Task Force de la revue sectorielle, a présenté quelques indicateurs clés. L’espérance de vie scolaire est passée de 7,8 années en 2016 à 8,1 en 2024. Le taux d’alphabétisation des adultes a atteint 64 %, contre 52 % en 2016, bien qu’il reste en deçà de l’objectif national de 75,6 %.
La revue annuelle se veut un levier de transformation du système éducatif ivoirien, en s’appuyant sur la transparence, la coordination et la recherche de solutions durables.