Des affrontements armés ont éclaté dimanche soir à Suwayda, dans le sud de la Syrie, entre groupes druzes et tribus bédouines, faisant au moins 30 morts et près de 100 blessés, selon les autorités syriennes. Le ministère de l’Intérieur a qualifié les violences d’« événements meurtriers » survenus dans le quartier d’Al-Maqous, entre « groupes armés locaux et tribus », et a exprimé sa profonde inquiétude face à cette flambée de violences communautaires. Il a annoncé qu’une intervention conjointe des forces de l’ordre et de l’armée était en cours pour rétablir la sécurité, mettre fin aux affrontements et traduire les responsables devant la justice.
Selon l’agence SANA, plusieurs soldats syriens déployés pour protéger les civils auraient été tués au cours des combats. Le ministère de la Défense a confirmé que 18 militaires ont trouvé la mort et plusieurs autres ont été blessés en tentant de désarmer les factions en conflit.
Le ministre de l’Intérieur, Anas Khattab, a attribué cette escalade à l’effondrement des institutions de l’État dans la région, en particulier les structures de sécurité. Sur son compte X, il a appelé à un rétablissement urgent de l’ordre et à la réactivation des institutions pour garantir la paix civile.
Ces affrontements surviennent alors que la Syrie traverse une phase de transition politique inédite. Depuis le départ de Bachar al-Assad pour la Russie en décembre 2024, après près d’un quart de siècle au pouvoir, une administration provisoire dirigée par Ahmad al-Charaa tente de stabiliser le pays, marqué par plus d’une décennie de guerre et de divisions communautaires profondes.