Justice : RSF dénonce un « traquenard » après l’arrestation du journaliste Hugues Sossoukpè livré au Bénin

L’ONG Reporters sans frontières (RSF) s’indigne de l’arrestation brutale et de l’expulsion vers Cotonou du journaliste béninois Hugues Comlan Sossoukpè, interpellé le 10 juillet à Abidjan, alors qu’il participait à une mission officielle. Directeur du site d’investigation Olofofo, Hugues Sossoukpè, exilé au Togo depuis 2021 et critique du régime béninois, avait été invité par le ministère ivoirien de la Transition numérique à couvrir un salon sur l’innovation digitale. Deux jours après son arrivée, des agents de sécurité l’ont extrait de son hôtel et conduit de force à l’aéroport. Il a été embarqué à bord d’un avion privé à destination du Bénin, malgré son statut de réfugié politique togolais, inscrit dans son passeport.

Arrivé à Cotonou, le journaliste a été placé en garde à vue, présenté à un juge de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), puis incarcéré à la prison de Ouidah. Il est poursuivi pour « harcèlement par le biais d’un système informatique », « rébellion » et « apologie du terrorisme ».

Dans un communiqué, RSF fustige une « complicité manifeste » des autorités ivoiriennes et dénonce une opération montée de toutes pièces. « Ce qui devait être une mission professionnelle s’est transformé en traquenard », déclare l’organisation. Arnaud Froger, responsable du bureau investigation de RSF, exige des explications d’Abidjan et la libération immédiate du journaliste : « La Côte d’Ivoire doit s’expliquer sur sa participation à cette manœuvre de persécution d’un reporter connu pour son travail critique. »

À ce jour, le gouvernement ivoirien ne s’est pas exprimé. Le porte-parole béninois, Wilfried Léandre Houngbedji, a quant à lui affirmé que « le journaliste aura l’occasion de répondre des accusations devant la justice ».

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