Du 9 au 11 juillet 2025, les présidents du Sénégal, du Libéria, de la Guinée-Bissau, du Gabon et de la Mauritanie ont été reçus aux États-Unis dans le cadre du tout premier sommet organisé par l’administration Trump avec des dirigeants africains. Au programme : diplomatie économique, rencontres stratégiques et partenariats concrets dans les secteurs des mines, des infrastructures, de l’énergie et de la sécurité.
« Trade not Aid »
Ce sommet, tenu à la Maison Blanche, a marqué la première rencontre multilatérale du second mandat de Donald Trump avec des responsables africains. L’événement a donné le ton d’une nouvelle approche basée sur les investissements privés et des partenariats économiques « gagnant-gagnant », reléguant au second plan l’assistance traditionnelle.
Sénégal, une offensive diplomatique bien rodée
Le président Bassirou Diomaye Faye a multiplié les rendez-vous avec les grandes institutions économiques et des entreprises majeures, comme Boeing, Air Sénégal ou encore le Millennium Challenge Corporation (MCC). Il a exposé sa vision d’une coopération basée sur le respect mutuel et des intérêts partagés. La Chambre de commerce américaine a salué sa stratégie et annoncé un guide d’investissement spécialement dédié au Sénégal.
Guinée-Bissau; sécurité et climat des affaires au menu
Le président Umaro Sissoco Embaló a mis l’accent sur la stabilité politique, la sécurité et la modernisation du cadre juridique pour attirer les investisseurs. Des accords ont été envisagés avec la DEA américaine pour renforcer la lutte contre le trafic de drogue. Un nouveau code d’investissement a également été présenté.
Libéria, levier minier et retour stratégique
Joseph Boakai a défendu le potentiel minier du Libéria, réclamant un partenariat avec l’US Geological Survey pour cartographier ses ressources. Il a également vanté son programme ARREST, pilier de sa politique économique, et s’est dit prêt à passer à l’action concrète après des années de promesses non tenues. À Philadelphie, il a directement interpellé les investisseurs : « Nous sommes prêts. Venez. »
Gabon, grands chantiers et souveraineté économique
Brice Oligui Nguema a dévoilé une série de projets structurants, comme la ligne ferroviaire Belinga-Mayumba, un port en eau profonde, des accords miniers, un aéroport international et un barrage hydroélectrique. Il a aussi plaidé pour l’industrialisation et une meilleure intégration du Gabon à l’économie mondiale. BW Energy a présenté le champ pétrolier « Bourdon », récemment découvert.
Mauritanie, levier géostratégique et appels à la paix
Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani a souligné les atouts géographiques et les ressources naturelles de son pays. Il a insisté sur le rôle de la Mauritanie comme pont entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne. Il a également plaidé pour une coopération sécuritaire accrue et une implication américaine plus forte dans les conflits régionaux, notamment à Gaza.
En trois jours, les cinq présidents africains ont renforcé leur visibilité à Washington, décroché des engagements et positionné leur pays comme des partenaires crédibles dans la nouvelle architecture économique proposée par les États-Unis. Ce virage, davantage orienté vers le business que l’aide, marque peut-être une nouvelle ère dans les relations afro-américaines.