À quelques jours des mobilisations prévues les 16 et 17 juillet, le climat politique se tend au Togo. Les autorités ont émis plusieurs mandats d’arrêt contre des membres influents du Mouvement du 6 Juin (M6.6), un collectif porté par des artistes, blogueurs et activistes installés à l’étranger. Ces derniers sont accusés d’inciter à la désobéissance civile, de propager de fausses informations et de menacer la sécurité de l’État. Le gouvernement pointe du doigt une « campagne de manipulation orchestrée depuis l’extérieur », s’appuyant sur les réseaux sociaux pour mobiliser la jeunesse contre le pouvoir en place.
Face à cette contestation, le ministre de la Sécurité a annoncé des mesures strictes pour maintenir l’ordre public et protéger les institutions lors des prochains rassemblements. Déjà, les dernières manifestations ont fait cinq morts, selon les autorités, et des dizaines de blessés, d’après les ONG.
En réaction, plusieurs partis d’opposition et organisations citoyennes ont lancé des journées de recueillement à partir du 11 juillet, accompagnées d’un deuil national de quatre jours pour honorer les victimes.
Malgré la pression judiciaire et les dispositifs sécuritaires, le M6.6 maintient son appel à la mobilisation. Ses porte-voix, depuis l’étranger, dénoncent un régime verrouillé et réclament des réformes majeures, dont la limitation des mandats présidentiels et des élections transparentes.
Pour plusieurs analystes, cette dynamique contestataire portée par la diaspora pourrait redessiner les contours d’un paysage politique longtemps verrouillé par le pouvoir en place.