Vénézuéliens expulsés : le Nigeria refuse la pression américaine

Le chef de la diplomatie nigériane, Yusuf Tuggar, a fermement rejeté toute idée d’accueil de ressortissants vénézuéliens expulsés des États-Unis sur le sol nigérian, dénonçant des pressions exercées par Washington sur plusieurs pays africains. Dans un entretien accordé à la chaîne locale Channels Television, le ministre a affirmé que le Nigeria n’était pas en mesure de prendre en charge des étrangers en situation irrégulière, notamment ceux ayant un passé carcéral. « Nous ne pouvons pas accueillir des Vénézuéliens expulsés… Nous avons déjà 230 millions d’habitants et suffisamment de défis à relever », a-t-il tranché.

Cette réaction survient après une réunion tenue cette semaine à Washington entre le président américain Donald Trump et les dirigeants de cinq pays ouest-africains : le Sénégal, le Liberia, le Gabon, la Guinée-Bissau et la Mauritanie. Selon plusieurs sources médiatiques, l’administration américaine aurait profité de cette rencontre pour proposer voire exiger l’accueil de ressortissants vénézuéliens récemment expulsés des États-Unis.

Un contexte diplomatique tendu

La prise de position nigériane intervient dans un climat diplomatique déjà tendu. Quelques jours plus tôt, le président Bola Tinubu participait en tant qu’invité au sommet des BRICS au Brésil. En réponse, Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane de 10 % aux pays coopérant avec ce bloc économique, qu’il accuse de contrarier les intérêts américains.

Yusuf Tuggar a tenu à dissocier ces deux dossiers, tout en rappelant l’injustice qu’il y aurait à imposer une telle responsabilité à son pays : « On ne peut pas contraindre le Nigeria à absorber 300 expulsés, dont certains sortent directement des prisons américaines. Et ce chiffre pourrait n’être qu’un point de départ ».

Il a également précisé que d’autres pays africains sont actuellement sollicités dans le même cadre, laissant entendre une stratégie plus large de relocalisation forcée orchestrée par Washington.

Pour l’heure, le Nigeria maintient sa position : accueillir des étrangers indésirables aux États-Unis n’est ni une priorité, ni une obligation pour un pays déjà confronté à ses propres urgences internes.

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