UEMOA : tensions diplomatiques, les pays de l’AES quittent la réunion ministérielle à Lomé

La deuxième session annuelle du Conseil des ministres de l’UEMOA, tenue, hier vendredi à Lomé, a été marquée par un retrait spectaculaire. Les délégations du Burkina Faso, du Mali et du Niger, réunies au sein de la Confédération des États du Sahel (AES), ont quitté la salle sans attendre la fin des travaux.

À l’origine de ce départ : un désaccord profond sur la présidence tournante du Conseil, que le Burkina Faso revendiquait pour cette session. Soutenu par Bamako et Niamey, Ouagadougou estimait légitime d’assurer cette responsabilité. Mais les discussions, menées à huis clos pendant plusieurs heures, se sont heurtées à une impasse.

Selon une source proche du dossier, le blocage vient notamment du refus des autorités burkinabè d’entretenir des échanges avec la France, acteur-clé dans la gestion du franc CFA à travers sa garantie de convertibilité. Ce refus complique les relations avec les structures financières de l’Union, qui interagissent régulièrement avec Paris.

Faute de consensus, la Conférence des chefs d’État et de gouvernement devra trancher cette question de leadership. D’ici là, Adama Coulibaly, ministre ivoirien, reste à la tête du Conseil des ministres en sa qualité de président statutaire.

À la clôture de la session, le ministre sénégalais de l’Économie a appelé à la préservation de l’unité et de la stabilité de l’Union. Il a insisté sur l’importance de maintenir la discipline budgétaire, la solidité de la politique monétaire et la cohérence de la gouvernance régionale pour préserver la crédibilité de l’espace UEMOA.

Pour lui, l’avenir de l’Union repose sur un leadership responsable, des réformes constantes et une communication transparente afin de renforcer la confiance des partenaires et l’autonomie collective des États membres.

Partage:
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *