Nigéria : bientôt une deuxième méga-raffinerie de 500 000 barils/jour pour 15 milliards USD

Le Nigéria franchit une nouvelle étape dans sa quête d’indépendance énergétique. Le 9 juillet, la société Backbone Infrastructure Nigeria Limited (BINL) a dévoilé un ambitieux projet : la construction d’une raffinerie d’une capacité de 500 000 barils par jour dans l’État côtier d’Ondo. Montant prévu : 15 milliards de dollars, soit près de 8 375 milliards FCFA.

Cette future infrastructure sera la deuxième plus grande du pays, derrière la raffinerie Dangote (650 000 barils/jour), mise en service en 2023 après plusieurs années de retard. Le site retenu est la zone industrielle franche Sunshine FTZ, à Ilaje, au sud-ouest du pays, un emplacement stratégique pour la logistique et les exportations.

La raffinerie sera développée par phases. La première, d’une capacité de 100 000 barils/jour, devrait entrer en service d’ici quatre ans. Autour de l’installation principale, BINL prévoit aussi un ensemble d’infrastructures : routes, terminaux pétroliers, réservoirs de stockage, zones de manutention, le tout destiné à fluidifier la chaîne d’approvisionnement et à répondre à la fois aux besoins nationaux et aux marchés extérieurs.

Le vice-président de BINL, Wale Adekola, insiste sur la portée industrielle du projet. Il s’agit, selon lui, de renforcer le tissu économique local, d’alimenter les industries nationales en matières premières et de faire du Nigéria un acteur majeur de l’exportation de produits raffinés en Afrique de l’Ouest.

Vers une implication de l’État

Le projet est porté en partenariat avec l’agence de développement de l’État d’Ondo (ONDIPA). La signature du protocole d’accord est prévue pour le 15 juillet, en présence du gouverneur Lucky Aiyedatiwa. BINL est également en discussion avec la compagnie pétrolière publique NNPC pour une éventuelle participation financière et institutionnelle, ce qui consoliderait l’ancrage public-privé du projet.

Cette initiative s’intègre dans une stratégie plus large de diversification énergétique. BINL prévoit également d’investir 4 milliards de dollars dans l’exploitation minière, avec toujours la même logique de partenariats mixtes.

Si le projet est accueilli avec optimisme, les défis ne manquent pas. L’issue dépendra du financement, de la stabilité réglementaire et du respect des délais. Le précédent de la raffinerie Dangote, retardée à plusieurs reprises, reste dans les esprits. Mais le Nigéria n’a plus le choix : malgré ses vastes réserves de pétrole brut, il dépend encore largement des importations de carburant.

Avec cette deuxième méga-raffinerie, le pays espère franchir un cap décisif vers sa souveraineté énergétique.

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