Le président de la transition malienne, le Général Assimi Goïta, a promulgué une nouvelle Charte le 8 juillet 2025, actant la prolongation du mandat transitoire pour une durée de cinq ans renouvelables, sans plafond. Cette réforme, adoptée à l’unanimité par les 131 membres du Conseil national de Transition (CNT) le 3 juillet, marque un tournant institutionnel majeur.
La Charte prévoit toutefois une sortie anticipée si les conditions d’une élection présidentielle libre et apaisée sont réunies. Mais en l’état, la transition pourra se prolonger autant de fois que nécessaire, jusqu’à la « pacification complète » du pays.
Le texte redéfinit aussi les missions prioritaires du régime : sécurisation du territoire, réforme de l’État, éducation, bonne gouvernance et organisation d’élections. Les autorités actuelles président, gouvernement, membres du CNT sont désormais éligibles à la future présidentielle, un point qui rompt avec l’ancien cadre.
Composé de 147 membres issus de divers secteurs (armée, société civile, syndicats, religieux, jeunes, diaspora…), le CNT reste en fonction. Le Premier ministre, lui, reste nommé par le président.
Cette révision s’inscrit dans la continuité des Assises nationales de 2021 et du Dialogue inter-malien d’avril 2025. Elle reflète la volonté du pouvoir de concilier contrôle politique et ouverture démocratique, dans un Mali toujours confronté à une crise sécuritaire persistante.
