Algérie : les réserves de change en forte baisse

La Banque d’Algérie a révélé que ses réserves de change ont chuté à 39,6 milliards de dollars fin juin 2025, contre 51,4 milliards six mois plus tôt, atteignant leur plus bas niveau depuis 2018. Cette baisse s’explique principalement par la réduction des revenus liés aux exportations d’hydrocarbures, combinée à une hausse des importations, notamment alimentaires. Cette situation est aggravée par la sécheresse, la dépréciation du dinar et la flambée des prix du blé et du lait en poudre.

Dans son rapport semestriel, la Banque centrale alerte sur la fragilité structurelle de l’économie algérienne et préconise une diversification rapide, la relance des exportations hors hydrocarbures et une réduction des dépenses improductives. Les réserves actuelles couvriraient à peine 13 mois d’importations.

Le dinar s’est déprécié en moyenne à 149,8 DA pour un dollar au premier semestre. Le gouverneur, Salah Eddine Taleb, n’exclut pas un ajustement du taux de change officiel si cette tendance se confirme, tout en écartant pour l’instant un recours au FMI. Malgré une récente émission de bons du Trésor de 150 milliards de dinars, les marchés restent prudents. Plusieurs économistes critiquent l’absence de stratégie industrielle claire.

Avec un pétrole oscillant entre 72 et 78 dollars, le gouvernement mise sur le projet gazier de Reggane Nord et un accord d’exportation avec l’Italie pour compenser la baisse des recettes. Néanmoins, les experts préviennent qu’en l’absence de réformes profondes, l’Algérie pourrait faire face à une nouvelle crise d’ajustement avant 2030.

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