La Légion « Liberté pour la Russie » a annoncé, samedi 5 juillet 2025, avoir capturé un Nigérian engagé dans les rangs de l’armée russe. Le jeune homme, Kehinde Oluwagbemileke, affirme avoir été étudiant à Moscou avant d’être enrôlé dans le 503e régiment de fusiliers motorisés de la Garde.
L’arrestation s’est produite dans la région de Zaporijia, au sud-est de l’Ukraine. Selon les services de renseignement militaire ukrainiens, le Nigérian aurait été attiré par des promesses de rémunération facile et d’un service à faible risque. Une fois intégré, il aurait été envoyé en première ligne sans réelle formation ni équipement, dans ce que ses capteurs qualifient d’« assaut-suicide ».
Une vidéo diffusée par Kyiv montre un homme visiblement déboussolé. L’Ukraine y voit une preuve de plus que Moscou instrumentalise des migrants africains comme chair à canon, les enrôlant sous de faux prétextes dans un conflit où leur vie ne compte pas.
Ce cas rappelle celui de Malick Diop, étudiant sénégalais capturé en avril sur le front de Donetsk. Lui aussi avait été recruté en Russie via des intermédiaires, sur la promesse d’une traversée vers l’Europe. Il s’était retrouvé engagé sur le champ de bataille sans même en comprendre les enjeux.
Ces situations soulignent l’exploitation de la précarité de jeunes étrangers par les deux camps. Car Kyiv, de son côté, a aussi recruté sur le continent africain pour renforcer sa Légion étrangère.
La Légion « Liberté pour la Russie », composée d’opposants au Kremlin, appelle régulièrement les soldats étrangers enrôlés par Moscou à déposer les armes ou à changer de camp. Elle accuse le pouvoir russe de mépriser la vie humaine, utilisant ses troupes comme du matériel jetable.
La multiplication de tels cas soulève de vives inquiétudes : au cœur d’un conflit brutal, désinformation, pauvreté et promesses mensongères exposent des migrants africains à un engrenage tragique qu’ils n’avaient ni choisi, ni anticipé.