Le chef du gouvernement intérimaire du Bangladesh, Muhammad Yunus, a tiré la sonnette d’alarme jeudi sur la détresse croissante des jeunes Rohingyas bloqués dans les camps de réfugiés, alors que les espoirs de retour au Myanmar s’amenuisent.
« Des milliers de jeunes grandissent dans des conditions précaires, sans perspectives d’avenir. Leur colère et leur frustration augmentent chaque jour », a alerté le prix Nobel de la paix lors d’un échange avec Miyazaki Katsura, haut responsable de l’agence japonaise de coopération internationale (JICA), à Dhaka.
Depuis août 2017, le Bangladesh accueille plus de 1,3 million de Rohingyas ayant fui les violences militaires dans l’État de Rakhine, au Myanmar. Malgré les promesses de la communauté internationale, aucun rapatriement effectif n’a encore été mené à bien.
Le bureau de Muhammad Yunus a indiqué qu’il avait sollicité un soutien accru du Japon, notamment dans les domaines de l’investissement, de la pêche, du développement des jeunes, et de l’assistance humanitaire destinée aux réfugiés.
Sur le terrain, la situation continue de se dégrader. Le HCR a rapporté jeudi que les fortes pluies de mousson qui s’abattent sur la région de Cox’s Bazar ont affecté plus de 2 930 personnes et endommagé partiellement plus de 435 abris au cours des deux dernières semaines.
Face à une impasse prolongée, la pression monte, et les autorités bangladaises redoutent un basculement vers une crise sociale difficilement maîtrisable dans les camps.