Les Français Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran depuis 2022, sont désormais officiellement inculpés pour « espionnage au profit du Mossad », « complot contre l’État » et « corruption sur terre », ont rapporté mercredi soir des sources iraniennes relayées par Le Monde. Ces chefs d’accusation extrêmement graves exposent les deux ressortissants à la peine de mort.
Le régime iranien précise pour la première fois que les accusations d’espionnage visent Israël, en l’occurrence les services de renseignement du Mossad. Jusqu’ici, les autorités de Téhéran n’avaient jamais nommé explicitement le pays au profit duquel les deux Français étaient soupçonnés d’agir.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a réagi en réaffirmant l’engagement de la France à obtenir leur libération. Il a rappelé que Cécile Kohler et Jacques Paris étaient « retenus en otages dans des conditions assimilables à de la torture ». Paris considère leur arrestation comme une manœuvre politique, dénonçant une « politique d’otages d’État » et un « chantage permanent » de la part de Téhéran.
Les deux Français avaient pu recevoir récemment la visite d’un représentant consulaire français, une première en trois ans. Cette visite avait été accordée peu après le bombardement israélien de la prison d’Evin, où ils sont détenus, fin juin.
Depuis leur arrestation, les autorités françaises exigent leur libération. Le président Emmanuel Macron a évoqué leur sort à plusieurs reprises avec son homologue iranien, sans résultat concret jusqu’ici. La nouvelle tournure judiciaire que prend l’affaire risque d’envenimer davantage les relations déjà tendues entre Paris et Téhéran.
