Depuis Séville, où se tient le 4ᵉ Forum sur le financement du développement (FFD4), le président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, a lancé un appel fort pour une transformation profonde de l’architecture financière internationale. Selon lui, l’Afrique ne pourra libérer tout son potentiel qu’en rompant avec un système hérité de l’époque coloniale, inadapté aux réalités actuelles.
Prenant la parole à un événement de haut niveau en marge du forum, Youssouf a dénoncé l’exclusion persistante des pays africains dans les processus de décision des grandes institutions financières. Il a plaidé pour un rééquilibrage des rapports de force et une représentation plus équitable des économies du Sud dans la gouvernance économique mondiale.
« Les pays africains doivent avoir plus de voix et de pouvoir », a-t-il martelé, dénonçant un système où les priorités du continent peinent à se faire entendre. Au-delà de la réforme institutionnelle, le président de la Commission de l’UA a insisté sur la nécessité d’accroître les flux de financement vers les secteurs porteurs. Il a notamment cité la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) comme levier majeur de transformation économique, tout en appelant à un soutien renforcé au secteur privé, aux micro, petites et moyennes entreprises (MPME), et à la finance durable.
Il a également exhorté les bailleurs à aligner leurs financements sur les priorités africaines et à encourager l’investissement direct étranger. « L’Afrique est jeune, riche en ressources et prête. Bâtissons une architecture financière du XXIᵉ siècle qui profite à tous », a-t-il conclu.
Cette intervention intervient alors que les appels à une réforme du système financier mondial se multiplient à Séville, où de nombreux dirigeants africains dénoncent les obstacles que représentent la dette, les critères de notation asymétriques et la rareté des financements à long terme.