La Commission européenne a dévoilé, ce mardi deux juillet 2025, sa proposition d’objectif climatique pour 2040, après plusieurs mois de débats internes. Cet objectif s’inscrit dans la continuité de l’ambition européenne de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 90% d’ici 2040 par rapport à 1990. Toutefois, des compromis ont été introduits pour apaiser les États membres réticents, notamment l’idée d’introduire des « flexibilités » dans le calcul des réductions, afin d’encourager l’adhésion des pays les plus sceptiques.
Les « flexibilités »
À partir de 2036, la Commission pourrait permettre aux États membres de compenser jusqu’à 3% de leurs émissions en acquérant des crédits carbone internationaux. Ces crédits serviraient à financer des projets en dehors de l’Europe, mais cette proposition fait grincer des dents parmi les ONG et experts du climat. Selon eux, l’impact réel de ces crédits pourrait être limité, ce qui risquerait de détourner des ressources nécessaires pour financer la transition énergétique en Europe.
Un compromis difficile à trouver
Le processus législatif se précise avec une discussion informelle prévue mi-juillet entre les ministres de l’Environnement, suivie d’un vote le 18 septembre. L’UE espère parvenir à un accord avant la COP30 à Belém (Brésil) en novembre 2025, mais le calendrier est serré. Les négociations s’annoncent complexes, notamment avec les tensions croissantes entre les pays membres, dont certains ont des positions très divergentes :
- La Hongrie et la République tchèque s’opposent fermement à des objectifs climatiques trop ambitieux, en raison de leurs industries lourdes.
- L’Italie, dirigée par Giorgia Meloni, plaide pour une réduction des émissions de 80 à 85% en 2040.
- L’Espagne et le Danemark soutiennent la Commission, favorisant des objectifs ambitieux.
- La France adopte une position plus modérée, critiquant la méthode employée et insistant sur la nécessité d’un soutien renforcé à l’énergie nucléaire et à la décarbonation de l’industrie.
Objectif 2040 : Une étape clé vers la neutralité carbone 2050
L’objectif 2040 représente une étape cruciale dans la transition écologique de l’UE, qui ambitionne la neutralité carbone en 2050. Cela implique des changements majeurs dans plusieurs secteurs, notamment l’électrification des transports, la sortie progressive des énergies fossiles, et la rénovation énergétique des bâtiments.
Les discussions à venir sur cet objectif vont être déterminantes non seulement pour le climat européen, mais aussi pour la position de l’UE sur la scène mondiale lors de la COP30.