Le retrait annoncé du groupe paramilitaire Wagner au Mali marque une nouvelle phase de la présence militaire russe en Afrique, désormais assurée par l’Africa Corps, unité placée sous la direction directe du ministère russe de la Défense. Cette transition illustre une volonté d’institutionnaliser et de pérenniser l’engagement russe sur le continent. Le général Younous-Bek Evkurov, vice-ministre russe de la Défense et acteur clé de cette recomposition, s’est rendu à Bamako début mars 2025. Au cours de cette visite, il a rencontré les autorités maliennes, notamment le ministre de la Défense Sadio Camara et le président de la Transition Assimi Goïta, pour réaffirmer le soutien militaire russe aux Forces armées maliennes (FAMa).
L’Africa Corps a officiellement lancé ses opérations, comme en témoigne une récente frappe aérienne contre des positions d’Al-Qaïda, selon le média russe African Initiative. Des vidéos publiées par cette unité montrent ses capacités aériennes et terrestres en action. Cette force est également déployée en Libye, au Burkina Faso, au Niger et en Guinée équatoriale. Cette transition vise à renforcer la coopération russo-malienne dans un cadre plus formel, après les succès revendiqués par Wagner, notamment la reconquête de Kidal et Gao. Le vice-ministre Evkurov supervise par ailleurs des missions similaires dans plusieurs pays africains, inscrivant cette dynamique dans une stratégie diplomatique et militaire élargie.
Le recrutement de l’Africa Corps est strictement militaire et professionnel, ciblant des officiers et spécialistes dans divers domaines, avec un accent sur la technicité et l’autonomie. Les candidats signent des contrats actifs, excluant toute fonction civile.
Le remplacement de Wagner par l’Africa Corps ne signifie pas un retrait, mais une consolidation institutionnelle de la présence russe en Afrique de l’Ouest, inscrite dans un partenariat stratégique à long terme.
