L’Afrique veut mobiliser le financement climatique pour transformer l’élevage

Réunis à Abidjan le 27 mai 2025, en marge des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement, des experts, décideurs, investisseurs et chercheurs ont plaidé pour un appui financier accru en faveur d’un élevage durable et résilient face aux dérèglements climatiques. Cette table ronde de haut niveau avait un objectif clair : définir des mécanismes innovants pour attirer les financements climatiques dans le secteur de l’élevage, souvent négligé malgré sa vulnérabilité et son rôle crucial dans la sécurité alimentaire du continent.

Dr Abdrahmane Wane, représentant régional de l’Institut international de recherche sur l’élevage (ILRI), a déploré que sur les 629 milliards de dollars alloués au climat dans le monde, seuls 28 milliards vont aux systèmes alimentaires – dont une infime part concerne l’élevage. Il insiste : « L’élevage est l’un des secteurs les plus exposés aux chocs climatiques. Sans investissements ciblés, il sera difficile d’en garantir la durabilité. »

Pour répondre à ces défis, les intervenants ont plaidé pour une coalition regroupant chercheurs, institutions bancaires, acteurs du secteur et producteurs. Objectif : monter des projets bancables, répondant aux critères des guichets internationaux de financement climatique. Dr Moumini Sawadogo, directeur exécutif du CORAF, a souligné l’urgence de « lever les obstacles » qui empêchent l’accès à ces fonds : « Nos projets doivent être mieux structurés pour convaincre les bailleurs. »

Il estime que le financement climatique peut devenir un levier puissant de transformation, en renforçant l’adaptation du secteur tout en réduisant son empreinte carbone. Pour Birthe Paul, de la GIZ, cette dynamique est stratégique : « L’élevage africain joue un rôle central dans la sécurité alimentaire. Ce projet soutient aussi la restauration des sols et la préservation de la biodiversité. » Les acteurs présents à Abidjan s’accordent sur une même urgence : créer des alliances, des incitations et des cadres structurants pour que le climat cesse d’être un risque et devienne une opportunité de transformation pour l’élevage africain.

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