Une délégation conjointe de l’Union européenne et du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) séjourne en Côte d’Ivoire pour évaluer les résultats du programme FISH4ACP, axé sur le développement durable de la pisciculture locale.
Depuis le 21 mai, juste avant l’ouverture officielle du SARA 2025, les représentants européens et allemands, accompagnés du bureau national de la FAO, sillonnent le terrain pour observer les avancées du projet. Objectif : mesurer l’impact réel du programme sur la chaîne de valeur du tilapia, dans un pays qui dépend encore à 80 % des importations pour couvrir ses besoins en produits halieutiques.
À Ayamé, dans le Sud-Comoé, ils ont visité une ferme pilote dotée de dix cages flottantes sur le fleuve Bia. Soutenue par FISH4ACP depuis 2023, cette exploitation ambitionne désormais une production mensuelle de 10 tonnes de tilapia, contre 300 kg à ses débuts. Grâce aux formations techniques et à l’équipement fourni par la FAO, les capacités de production ont bondi.
« Le programme nous a permis de moderniser nos installations, d’adopter des méthodes durables et de tripler notre productivité », a expliqué une piscicultrice bénéficiaire, qui réinvestit déjà ses revenus pour élargir l’activité.
Le représentant de la FAO, Joseph Nyemah, s’est réjoui de l’implication croissante des femmes et des jeunes dans cette filière porteuse, tout en soulignant les pratiques durables observées sur le terrain. « La pisciculture est une réponse stratégique pour renforcer la sécurité alimentaire et créer des emplois locaux », a-t-il affirmé.
Gilles van de Walle, conseiller technique principal du programme, a renouvelé l’engagement des partenaires à accompagner la Côte d’Ivoire dans sa quête d’autosuffisance en produits halieutiques. L’objectif à l’horizon 2030 est clair : faire passer la production nationale de tilapia de moins de 9 000 tonnes à 90 000 tonnes par an.
Financé par l’Union européenne et le BMZ, FISH4ACP est piloté par la FAO dans le cadre d’une initiative de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP). En Côte d’Ivoire, il se concentre sur le renforcement durable de la chaîne de valeur du tilapia d’élevage.
