Emmanuel Macron a dévoilé, ce 23 mai, la création d’un mémorial national dédié aux victimes de l’esclavage colonial. Ce lieu de mémoire prendra forme au cœur des jardins du Trocadéro, à Paris, un site hautement symbolique où fut proclamée la Déclaration universelle des droits de l’Homme en 1948. À l’occasion de la Journée nationale de commémoration de l’abolition de l’esclavage, le président français a rendu hommage aux 224 000 personnes affranchies en 1848, qu’il a qualifiées de « Nouveaux libres ». Leurs noms figureront dans ce jardin, conçu par le paysagiste Michel Desvignes et l’architecte Philippe Prost, en tant que symbole d’émancipation et de citoyenneté retrouvée.
Ce projet s’inscrit dans une volonté de reconnaissance historique portée depuis des décennies par des militants et des associations. Emmanuel Macron a salué le travail acharné de celles et ceux qui, pendant plus de trente ans, ont exploré les archives pour restituer les identités effacées de ces anciens esclaves. Il y voit un « message de reconnaissance et de réconciliation » que la Nation adresse à son histoire.
Soutenu dès 2018 par le chef de l’État et appuyé par la Ville de Paris, ce jardin mémoriel entend renforcer la place de cette mémoire dans l’espace public, en lien avec les travaux déjà engagés en Outre-mer et dans certaines communes métropolitaines.
La France, acteur majeur de la traite transatlantique, a déporté près de 1,4 million d’Africains vers ses colonies entre le XVIIe et le XIXe siècle. Exploités dans les plantations antillaises, en Guyane et à La Réunion, ces hommes, femmes et enfants ont généré d’énormes richesses pour l’économie coloniale. Après une première abolition en 1794, rétablie huit ans plus tard par Napoléon, l’esclavage a été définitivement aboli par le décret du 27 avril 1848.
Avec ce mémorial, la France franchit une nouvelle étape dans la reconnaissance de cette page douloureuse de son histoire et dans la transmission de sa mémoire aux générations futures.