RDC : Joseph Kabila perd son immunité parlementaire, la justice autorisée à enquêter

En République démocratique du Congo, le Sénat a approuvé jeudi 22 mai la levée de l’immunité de Joseph Kabila, ancien président devenu sénateur à vie. Ce vote, à la majorité écrasante de 88 voix pour, 5 contre et 3 bulletins nuls, marque un tournant sans précédent dans l’histoire politique du pays. La décision répond à une demande de l’Auditeur général près la Haute cour militaire, et s’inscrit dans le cadre d’une enquête judiciaire pour « haute trahison ». Kabila est accusé de collusion avec le Rwanda, à travers le groupe armé M23, dans les violences qui secouent l’est du pays.

Cette initiative judiciaire intervient dans un climat de fortes tensions. En avril, le gouvernement avait suspendu les activités du PPRD, parti fondé par Kabila, pour sa position jugée ambivalente sur la présence de forces étrangères au Nord-Kivu. Une visite controversée de l’ancien président à Goma avait été perçue comme une provocation par Kinshasa. Peu après, le ministère de la Justice annonçait l’ouverture de poursuites contre Kabila pour sa prétendue implication directe dans les opérations militaires du M23, soutenues selon les autorités par le Rwanda. Des saisies de biens et des restrictions de déplacement pour certains de ses proches avaient alors été mises en œuvre.

Déjà en février, le président Félix Tshisekedi avait publiquement pointé Kabila comme « le cerveau » de la déstabilisation dans l’est du pays, lors d’une allocution tenue à Berlin.

Avec la levée de son immunité, Joseph Kabila pourrait désormais être poursuivi par la justice congolaise. Pour la première fois depuis la fin de son mandat, l’ancien dirigeant n’est plus juridiquement intouchable. Ce développement marque un moment décisif pour la justice congolaise et une évolution majeure dans les équilibres politiques en RDC.

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