En raison de l’instabilité sécuritaire croissante au Burkina Faso, voisin de la Côte d’Ivoire, près de 80 000 personnes ont trouvé refuge dans le nord du territoire ivoirien. Ces déplacés, pour la plupart originaires de régions confrontées à des attaques djihadistes, ont franchi la frontière en quête de sécurité. Alassane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire, a évoqué cette situation jeudi à Abidjan, à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix Félix Houphouët-Boigny – UNESCO pour la recherche de la paix. Il a rappelé l’attachement de son pays aux principes de solidarité et d’hospitalité transmis par le premier président ivoirien.
« Nous avons accueilli ces réfugiés dans l’esprit de fraternité qui guide notre politique depuis les débuts de la République. Notre engagement en faveur de la paix repose sur le dialogue et l’action solidaire », a-t-il affirmé, soulignant que l’hospitalité ivoirienne n’est pas circonstancielle, mais structurelle. Selon lui, la Côte d’Ivoire continue d’ouvrir ses portes, même en temps de crise, à ceux qui fuient la violence et l’insécurité. Cette posture, dit-il, fait écho à l’héritage de Félix Houphouët-Boigny, pour qui paix, justice et tolérance étaient les piliers d’un monde meilleur. La cérémonie a également été marquée par la remise du Prix Félix Houphouët-Boigny – UNESCO au président du Conseil européen, le Portugais Antonio Costa. Ce dernier, honoré pour son engagement en faveur de la paix, a livré une réflexion sur la signification profonde de ce concept.
« Je n’ai jamais négocié de traité de paix, mais j’ai compris que la paix va bien au-delà de l’absence de conflit armé. Elle s’exprime dans notre capacité à dialoguer, à nous comprendre, à faire confiance et à promouvoir par l’éducation des valeurs communes », a-t-il déclaré. Ce prix, attribué chaque année à des personnalités œuvrant pour la paix dans le monde, symbolise une vision inclusive de la diplomatie et du vivre-ensemble, incarnée par la tradition ivoirienne d’accueil et de coopération.