Laila Soueif, mère du militant britannico-égyptien Alaa Abd el-Fattah, a repris une grève de la faim totale pour dénoncer la détention prolongée de son fils par les autorités égyptiennes. À 69 ans, cette universitaire connue pour son engagement civique affirme ne plus consommer le supplément liquide de 300 calories qu’elle prenait depuis février, renonçant ainsi à tout apport nutritionnel.
Elle a lancé un appel direct au Premier ministre britannique Keir Starmer, lui demandant d’intervenir plus fermement pour obtenir la libération de son fils. C’est devant le 10 Downing Street, à Londres, qu’elle a rendu publique sa décision, rappelant que malgré l’échange entre Starmer et le président Abdel Fattah al-Sissi en début d’année, aucune avancée concrète n’a été enregistrée.
Depuis novembre 2022, elle a observé 233 jours de grève de la faim, perdant 36 kilos, soit 42 % de son poids initial. Ce geste radical s’inscrit dans un combat personnel devenu emblématique des luttes pour les droits humains des binationaux détenus à l’étranger.
Alaa Abd el-Fattah, figure de la révolution égyptienne de 2011 et fervent défenseur des libertés civiles, est détenu depuis plusieurs années. Il a été condamné pour ses prises de parole sur les réseaux sociaux, dans un contexte de répression persistante contre les voix critiques.
Malgré sa double nationalité et les multiples appels d’ONG et de parlementaires britanniques, les démarches diplomatiques n’ont pas permis d’obtenir sa libération. Keir Starmer avait pourtant déclaré qu’il ferait « tout ce qui est en son pouvoir » pour soutenir le dossier, sans qu’aucune mesure tangible ne suive.
Face à cette inaction, Laila Soueif a décidé de durcir sa position. Sa démarche relance la pression sur Londres et Le Caire, et remet au centre du débat la question des droits fondamentaux bafoués au nom de la raison d’État.