George Simion, candidat d’extrême droite battu au second tour de la présidentielle roumaine, a saisi la Cour constitutionnelle pour réclamer l’annulation du scrutin du 18 mai. Il accuse plusieurs puissances étrangères d’avoir influencé l’élection remportée par son adversaire, Nicusor Dan, crédité de 53,6 % des voix. Dans un message publié sur le réseau X, Simion évoque des « ingérences extérieures, d’acteurs étatiques et non étatiques », affirmant détenir des preuves. « Ni la France, ni la Moldavie, ni personne d’autre n’a le droit d’interférer dans les élections d’un autre État », a-t-il lancé, qualifiant le scrutin de « farce ».
Le président français Emmanuel Macron, sans viser directement la Roumanie, avait alerté deux jours avant le vote sur les menaces qui pèsent sur les démocraties européennes : « La Moldavie l’a vécu, la Roumanie le vit en ce moment », avait-il déclaré à Tirana, évoquant des manipulations et des ingérences étrangères. G. Simion a vivement réagi à ces propos : « Vous n’êtes pas un empereur (…), cessez de vous immiscer dans nos élections », a-t-il affirmé en conférence de presse.
Dans la foulée de la proclamation des résultats, le fondateur de Telegram, Pavel Durov, a lui aussi dénoncé une tentative d’ingérence. Il affirme qu’un gouvernement d’Europe de l’Ouest selon lui, la France a demandé à Telegram de bloquer des comptes conservateurs roumains avant le scrutin. Il dit avoir « catégoriquement refusé », joignant un emoji baguette à son message.
Le ministère français des Affaires étrangères a rejeté ces accusations : « La France rejette catégoriquement ces allégations infondées », rappelant que les seules ingérences documentées dans le processus électoral roumain proviennent d’acteurs liés à la Russie.
La Roumanie avait déjà annulé un premier scrutin en décembre 2024 pour ingérences extérieures. Le nouveau vote s’est tenu les 4 et 18 mai 2025. George Simion, chef de l’Alliance pour l’Union des Roumains et député, avait recueilli 46,4 % des suffrages.
