L’Iran a affirmé dimanche 18 mai sa volonté d’ouvrir « un nouveau chapitre » dans ses relations avec l’Europe, sur fond de tensions autour de son programme nucléaire et de menaces de rétablissement des sanctions occidentales. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a lancé cet appel lors d’un forum diplomatique à Téhéran. Il a insisté sur la nécessité d’une « volonté réelle » et d’une « approche indépendante » de la part des Européens pour restaurer la confiance mutuelle.
Cette déclaration intervient alors que la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni envisagent d’activer le mécanisme de « snapback » prévu dans l’accord nucléaire de 2015, permettant le retour des sanctions internationales contre Téhéran. Ce texte, signé entre l’Iran et les grandes puissances (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne), a été vidé de sa substance après le retrait unilatéral des États-Unis en 2018 sous Donald Trump.
Téhéran déplore que l’Europe ait pris ses distances avec les récentes discussions entre l’Iran et les États-Unis, menées avec la médiation du sultanat d’Oman. Abbas Araghchi a regretté que les Européens soient restés « loin » de ces échanges et les a appelés à jouer un rôle plus actif.
En parallèle, le chef de la diplomatie iranienne a mis en garde les capitales européennes contre une « stratégie de confrontation », rappelant dans une tribune publiée dans Le Point que les tensions n’aideraient ni la stabilité régionale ni les intérêts européens.
Vendredi 16 mai, des discussions ont eu lieu en Turquie entre l’Iran et les puissances européennes. Téhéran insiste sur le fait qu’il ne cherche pas à se doter de l’arme nucléaire, mais réclame une levée des sanctions qui asphyxient son économie.
Dans ce contexte incertain, l’Iran affiche une double posture : une main tendue à l’Europe et une ligne rouge face à toute tentative de pression. Le dialogue reste ouvert, mais le climat diplomatique demeure fragile.