Sous pression internationale croissante, Israël a annoncé dimanche soir une levée partielle du blocus sur Gaza pour permettre l’entrée d’une aide alimentaire limitée. Cette décision intervient alors que la situation humanitaire dans l’enclave palestinienne atteint des niveaux critiques, avec des alertes persistantes à la famine.
Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou a indiqué que de « petites quantités » de nourriture seraient autorisées à entrer afin d’éviter une crise alimentaire massive. Aucune date ni détail précis n’ont été fournis, mais la radio publique Kan affirme que les livraisons pourraient commencer immédiatement. La distribution serait confiée à des ONG internationales déjà actives sur le terrain, en attendant la mise en place d’un nouveau mécanisme supervisé par une société américaine, encore non opérationnelle.
Cette mesure, selon Israël, répond à une nécessité militaire : prévenir une crise qui compromettrait l’offensive en cours contre le Hamas, notamment l’opération baptisée Chariots de Gédéon. L’armée israélienne a récemment intensifié ses frappes et mobilisé davantage de troupes dans la bande de Gaza.
Israël précise également vouloir empêcher que l’aide ne soit détournée par le Hamas, accusé de s’approprier les ressources humanitaires. Cette crainte a d’ailleurs retardé la mise en œuvre de tout nouveau mécanisme de distribution.
La décision ne fait toutefois pas l’unanimité au sein du gouvernement israélien. Les ministres ultranationalistes Itamar Ben-Gvir (Sécurité nationale) et Bezalel Smotrich (Finances) ont exprimé leur ferme opposition et menacé de quitter la coalition si l’aide était rétablie. Aucune résolution formelle n’a été soumise au vote au sein du cabinet.
Sur le terrain, la situation reste dramatique. Depuis l’imposition du blocus le 2 mars, les Nations unies tirent la sonnette d’alarme. Selon la classification IPC, 93 % des habitants de Gaza vivent actuellement en insécurité alimentaire, dont une grande partie dans des conditions qualifiées de « catastrophiques ». Plus de 16 000 enfants auraient déjà perdu la vie depuis le début du conflit.
Malgré cette annonce, l’urgence reste entière : le rétablissement d’un accès humanitaire sûr, massif et durable demeure la principale exigence des agences internationales.