Accusé d’incitation à la révolte, l’ancien Premier ministre tchadien Succès Masra fait face à une vague de contestations. Son parti, Les Transformateurs, dénonce une « cabale politique » et rejette la bande sonore brandie par les autorités comme preuve, affirmant qu’il s’agit d’un montage ancien manipulé par l’intelligence artificielle.
Arrêté le 16 mai 2025 à l’aube à son domicile de N’Djaména, Masra est soupçonné d’être impliqué dans l’attaque meurtrière de Mandakao (Logone Occidental) du 14 mars 2024, qui a fait 42 morts, principalement des femmes et des enfants. Le parquet l’accuse d’avoir diffusé des messages incitant à la révolte, ayant entraîné violences, incendies et profanations.
Mais son parti rejette catégoriquement ces accusations. Dans un communiqué signé par le Dr Tog-Yeum Nagorngar, Les Transformateurs dénoncent une preuve « mastérisée par l’intelligence artificielle », issue d’un discours public tenu il y a deux ans, protégé par l’accord politique de Kinshasa et la loi d’amnistie générale. Le parti fustige aussi une justice à deux vitesses, soulignant que des propos similaires tenus par des personnalités proches du pouvoir n’ont jamais entraîné de poursuites.
Les avocats de Masra, réunis ce 18 mai en point de presse, qualifient son arrestation de « parfaitement illégale », évoquant une violation du principe de la présomption d’innocence et un dossier « vide de toute substance ». Ils affirment que leur client a été arrêté sans mandat en bonne et due forme par des hommes armés en treillis, et exigent sa libération immédiate.
Dans un climat politique déjà tendu, cette arrestation fragilise davantage les espoirs d’apaisement. Le parti de Masra appelle à un dialogue sincère pour restaurer la paix et la stabilité au Tchad.
