Des pluies diluviennes ont entraîné l’évacuation de plus de 7.500 personnes depuis vendredi dans plusieurs localités de la province de Buenos Aires, dans le nord de l’Argentine. Selon les autorités provinciales, des précipitations exceptionnelles ont provoqué des inondations massives, notamment dans les villes de Campana et Zárate.
Ces fortes pluies, presque cinq fois supérieures à la moyenne mensuelle de mai, ont fait déborder rivières et canaux, inondant des routes, des quartiers entiers et des zones agricoles. Le dernier bilan fait état de 3.100 personnes hébergées dans des centres d’accueil, tandis que plus de 4.400 autres ont été secourues ou ont quitté leurs domiciles.
« Cet épisode est hors norme. C’est une conséquence directe du changement climatique », a déclaré le gouverneur de la province, Axel Kicillof, à la télévision argentine. Les autorités ont mobilisé environ 300 agents pompiers, policiers, services de secours appuyés par des embarcations de toute sorte pour venir en aide aux sinistrés.
Javier Alonso, ministre provincial de la Sécurité, a précisé qu’il était tombé plus de 400 mm d’eau en trois jours, et que de nouvelles précipitations étaient attendues, avec un front froid accompagné de vents violents.
Plusieurs axes majeurs ont été coupés, notamment la route nationale 9, essentielle pour relier la capitale à la frontière bolivienne. À Campana, des familles piégées par la montée rapide des eaux ont dû passer la nuit sur les toits. « On a perdu tout ce qu’on avait construit, et on ne sait pas où aller », a confié Manuel Sanchez, évacué avec ses enfants.
L’intensité des pluies dépasse celle enregistrée en mars à Bahia Blanca, où des inondations avaient fait 18 morts. Pour la météorologue Cindy Fernandez, ces niveaux de précipitations sont inédits : « En mai, on attend habituellement 70 à 80 mm sur tout le mois. Là, on a déjà cinq fois plus. »
